Importation d'essence : la société libanaise ZR Energy remporte l'appel d'offres
"Le plus important est qu'il n'y aura plus de crise de l'essence", a déclaré la ministre sortante de l'Energie et de l’Eau, Nada Boustani, à l'issue de l'ouverture des plis.
La société libanaise ZR Energy a remporté lundi l’appel d’offres pour l’importation de 150 000 tonnes d'essence octane 95 directement par l’Etat, une procédure inédite au Liban. La procédure a été retransmise en direct à la télévision depuis le siège de la Direction des installations pétrolières, à Hazmieh.
"Je félicite les Libanais car l'Etat entre dans le marché de l'essence. Le plus important est qu'il n'y aura plus de crise de l'essence", a déclaré la ministre sortante de l'Energie et de l’Eau, Nada Boustani, à l'issue de l'ouverture des plis et des offres proposées par trois entreprises, à savoir ZR Energy, appartenant aux frères Teddy et Raymond Rahmé, Lebneft et Oman Trading International, relevant du sultanat d'Oman. La ministre a indiqué que les premiers bateaux transportant de l'essence "doivent arriver dans 15 jours".
Lundi dernier, Mme Boustani avait accordé un délai supplémentaire d'une semaine aux sociétés souhaitant participer à cet appel d'offres "pour permettre une plus grande concurrence" et "obtenir de meilleurs tarifs pour l'Etat". Lors du lancement, il y a trois semaines, de cet appel d'offres qui concerne l’importation de 150 000 tonnes de Gasoil 95, une quantité qui permet d’assurer "environ 10 % de la demande locale", Mme Boustani avait expliqué vouloir "d’abord tester la réaction du marché" avant d’aller plus loin.
Il s’agit d’une procédure inédite au Liban, qui pourrait permettre à terme de casser la mainmise de la poignée d’importateurs privés qui se partagent jusqu’aujourd’hui le marché. "Face aux difficultés rencontrées par les importateurs, je voulais éviter un risque de pénurie et surtout empêcher que cela se répercute sur les prix à la consommation", avait-elle indiqué au moment du lancement de l’appel d’offres.
Alors que le Liban est en crise et que des manifestations inédites contre le pouvoir se poursuivent depuis le 17 octobre, les distributeurs de carburant se plaignent des répercussions de la baisse de la quantité de dollars circulant sur le marché et des restrictions récemment mises en place par les banques sur leurs activités. Ils réclament soit que la Banque du Liban modifie son mécanisme, mis en place début octobre pour permettre à plusieurs filières stratégiques de débloquer des dollars pour payer le carburant distribué, un dispositif qu’ils jugent coûteux et trop contraignant, soit que la ministre autorise une hausse des prix de l’essence.
Si le taux officiel de la livre libanaise par rapport au dollar est fixé à 1 507.5 LL, et entre 1515 et 1517 au sein des banques, le taux parallèle pratiqué dans les bureaux de change oscillait lundi autour de 2 000 LL.
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