Échanges militaires avec Riyad compromis
Après la mort de trois personnes, abattues en Floride par un officier de l'armée saoudienne, la formation de militaires saoudiens aux États-Unis est remise en cause.
by L'essentielLe programme d'entraînement des militaires saoudiens sur le sol américain était remis en cause dimanche aux États-Unis, deux jours après qu'un Saoudien en formation a tué trois personnes sur une base aéronavale de Floride. Chose rare en ces temps de destitution, dans une Amérique divisée comme jamais politiquement, élus républicains et démocrates s'accordaient sur un point au surlendemain de la fusillade: les échanges militaires entre Washington et Riyad doivent être examinés de près.
Des centaines de militaires saoudiens suivent chaque année des formations au sein des forces armées américaines, illustration des liens forts qui unissent les deux pays alliés. Ce programme «doit être suspendu» tant que la lumière n'aura pas complètement été faite sur les événements en Floride, a notamment estimé dimanche matin sur Fox News le sénateur républicain Lindsey Graham, un proche du président Donald Trump.
«Comprendre la culture»
Mohammed Alshamrani, 21 ans, sous-lieutenant dans l'armée de l'Air saoudienne, a ouvert le feu vendredi avec une arme de poing dans une salle de cours de la base de Pensacola, faisant trois morts et huit blessés, avant d'être abattu par la police. Les enquêteurs cherchaient toujours, deux jours plus tard, à déterminer les motivations de l'assaillant, qui aurait publié sur Twitter avant son attaque des messages hostiles envers les États-Unis, et s'il avait bénéficié d'éventuelles complicités.
«L'Arabie saoudite est un allié, mais il y a ici quelque chose de fondamentalement mauvais. Nous devons ralentir ce programme et le réévaluer», a insisté Lindsey Graham. Un autre républicain, Matt Gaetz, élu de Floride où a eu lieu l'attaque, a lui aussi appelé dimanche, sur la chaîne ABC, à «mettre le programme en pause». «Nous ne devrions pas accueillir de nouveaux étudiants saoudiens tant que nous n'avons pas absolument confiance en notre processus de contrôle», a-t-il expliqué, insistant sur la nécessité de «surveiller leurs activités afin de s'assurer qu'il n'y a pas de radicalisation».