Retraites: transports en commun très perturbés pour le cinquième jour de grève
by RFILe mouvement de grève se poursuit massivement ce lundi 9 décembre dans les transports publics en France. En particulier à Paris, à l'orée d'une semaine déterminante pour la réforme des retraites.
Les cheminots avaient appelé à durcir le mouvement pour ce cinquième jour de grève. C’est donc un « lundi noir » dans les transports qui se dessine du fait de l'affluence escomptée en gares et stations.
La SNCF indique assurer « entre 15 % et 20 % » de son trafic habituel, tandis que la RATP fait état d’un trafic en région parisienne « extrêmement perturbé ». Neuf lignes de métro sur 16 sont fermées ce lundi, et la circulation est extrêmement réduite pour six autres. Sept des 25 « centres bus » de la RATP ont été bloqué s en matinée avant que les piquets de grève ne soient levés peu après 9h, ou que les manifestants soient délogés par les forces de l'ordre.
« Tous dans la même galère »
Les usagers sont donc à la peine en ce début de semaine. Sous la pluie, place de la République, notre journaliste David Baché a rencontré Hadjara, une habitante du 20ème arrondissement de Paris, au nord de la capitale. Elle travaille à Colombes, en banlieue, à une dizaine de kilomètres de là.
« J’ai essayé de prendre le bus 96, explique-t-elle, mais il est tellement rempli qu’on n’a pas pu. On va attendre de voir le deuxième, si je peux le prendre jusqu’à Châtelet, et puis je prends le métro 14 pour aller à la gare Saint-Lazare… Bon, c’est la même galère. J’espère que ce ne sera pas comme jeudi, parce qu’en rentrant du boulot, j’ai marché jusqu’à Colombes à pied. » Elle philosophe : « On est tous dans la même galère. »
« Pas sur de garder le sourire longtemps »
Cette galère, Louis la partage aussi. Cuisinier, il habite dans le 15ème arrondissement, dans le sud de Paris, et travaille dans le 20ème, au Nord. Pour venir travailler, il doit donc traverser toute la capitale.
« D’habitude, je viens en métro, explique-t-il au micro de David Baché. J’ai trois lignes de métro à prendre et deux changements à faire. Là, ce matin, j’ai pris un taxi, parce que ce n’était pas possible. Ça m’a coûté 40 euros la course, et ça ne m’est pas remboursé par mon employeur. Je prends ça avec le sourire, mais je ne suis pas sûr de le garder très longtemps. »
« Je n'en veux pas aux cheminots... »
C'est galère pour tout le monde ce lundi matin d’autant plus que toute la matinée, il a plu à grosses gouttes. Du coup, ceux qui se sont rabattus sur les trottinettes ou sur les vélos, pour éviter les embouteillages, ou par conscience écologique, sont arrivés au travail fatigués… et trempés. Ils sont nombreux à avoir fait ce choix. Jérôme, trouvé au beau milieu de la place de la République, était en plein atelier technique. « Là, je répare mon pneu qui a explosé en pleine route. Je vais certainement mettre une heure et demie pour arriver au travail. » Pour autant, Jerôme n'en veut pas à ceux qui l'ont mis indirectement dans cette galère. « Je n'en veux pas aux cheminots. Absolument pas. Ni aux cheminots ni a tous les autres qui font grève. Honnêtement, je ne comprends pas le système des retraites. Je comprends qu'ils aient peur. Ils ont certainement raison. »
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