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Soudan du Sud: démission du président de l’Assemblée nationale

Le président de l’Assemblée nationale sud-soudanaise a démissionné de ses fonctions, cédant à la pression des parlementaires qui l’accusaient d’entraver leur rôle dans la lutte contre la corruption et réclamaient depuis des semaines son départ, a annoncé lundi la radio d’Etat.

Anthony Lino Makana, haut responsable du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a présenté sa démission dimanche lors d’une réunion du parti au pouvoir à Juba, a indiqué la South Sudan Broadcasting Radio (SSBC).

Tous les membres de l’Assemblée, y compris ceux de son propre parti, demandaient depuis des semaines la démission de M. Makana, le menaçant sinon de le destituer.

Il était accusé d’avoir refusé de présenter devant l’Assemblée des rapports de l’auditeur général et anti-corruption pour qu’ils soient discutés par les parlementaires.

On lui reprochait également d’avoir approuvé un prêt de 400 millions de dollars (360 millions d’euros) de la Banque africaine d’exportation et d’importation (Afreximbank) pour le gouvernement, sans que l’Assemblée ait pu se prononcer comme l’impose la loi.

Il était enfin critiqué pour avoir empêché les parlementaires de convoquer des membres du gouvernement pour qu’ils répondent devant eux de leur gestion des affaires publiques.

« La raison pour laquelle je remets ma démission est un acte de profond et sincère respect » à l’égard du SPLM, a déclaré dimanche M. Makana, selon des propos rapportés lundi par la SSBC.

« Je ne suis pas à la recherche d’un poste politique ou du pouvoir. Mon intention est de défendre la souveraineté, la sécurité nationale, la paix, la dignité et l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il ajouté.

C’est la première fois que le président de l’Assemblée nationale démissionne depuis que le pays est devenu indépendant du Soudan en 2011.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013. Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population, à quitter leurs foyers.