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L'industrie a largement réduit sa consommation d'énergie. Mais elle revenait de loin. Au secteur du bâtiment, le bonnet d'âne.DR

Emissions de CO² : l’industrie en progrès, au bâtiment le bonnet d'âne

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Les chiffres de l’Observatoire Climat-énergie sur les émissions de gaz à effet de serre de la France sont inquiétants. Si tous les secteurs dépassent leur budget carbone, l’industrie et l’agriculture se montrent plus vertueux que le bâtiment et les transports. 
 
Les bons élèves de la transition énergétique ne sont pas forcément ceux auxquels on pense ! On devrait plutôt parler de moins mauvais élèves tant les chiffres de l’Observatoire Climat-Energie ne sont guère encourageants : la France ne parvient pas à atteindre ses objectifs, tant sur la réduction des gaz à effet de serre que sur la diminution de la consommation d’énergie. Et ce malgré la mise en œuvre du Projet de stratégie nationale bas carbone (SNBC). La France, rappelons-le, vise la neutralité carbone en 2050.
 
L’industrie atteint presque les objectifs
 
Le réseau Action Climat et le CLER – Réseau pour la transition énergétique travaillent en collaboration avec notamment le ministère de la Transition écologique et solidaire et l’Ademe pour comparer les résultats atteints dans les différents secteurs d’activité avec les objectifs fixés. Si globalement, sur l’année 2018, les émissions de gaz à effet de serre dépassent de 4,5 % ce qui était prévu, les résultats réservent quelques surprises.
 
En effet, si l’ensemble des secteurs étudiés dépassent le budget carbone qui leur est attribué, sur l’année 2018, les plus vertueux sont l’industrie et l’agriculture. En particulier grâce à la diminution de sa consommation d’énergie, le secteur de l’industrie n’a émis que 0,6 % de gaz à effet de serre par rapport aux prévisions, contre 2,5 % pour celui de l’agriculture.  
 
 

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Le bâtiment dans le rouge
 
Le bonnet d’âne des données établies par l’Observatoire Climat-énergie revient au secteur du bâtiment : les émissions sont de 14,5 % supérieures aux objectifs fixés. Ainsi, le Citepa, Centre technique de référence en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique, relève que le secteur a émis, toujours en 2018, 83,7 millions de tonnes de CO² contre 73,1 Mt initialement prévus.
 
Pour les experts du climat, le problème vient principalement de la rénovation énergétique des bâtiments, même s’ils ne disposent pas de données chiffrées en provenance du secteur privé. Ils notent toutefois que le nombre de rénovations du programme Habiter Mieux de l’Anah (Agence nationale de l’amélioration de l’habitat) est largement inférieur aux prévisions : -16,5 %.
 
Les transports, un problème récurrent
 
Le secteur des transports, qui arrive largement en tête des émetteurs de CO² en France, responsable de 31 % des émissions totales, dépasse lui aussi son budget carbone. En l’occurrence de 12,6 %. La responsabilité n’incombe pas aux kilomètres parcourus par les particuliers, qui sont globalement en baisse, mais à la hausse du transport routier de marchandises et à… l’augmentation des émissions de CO² des voitures neuves. 
 
Concernant le transport des marchandises, la France n’est semble-t-il pas encore prête à mise sur le fret ferroviaire et fluvial puisque ces deux activités ne décollent pas, loin s’en faut. L'échec constant  et cuisant de ces trente dernières années. 
 

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