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Quatre épouses de jihadistes et leurs sept enfants ont été renvoyés en France lundi par la TurquieAFP

Quatre épouses de jihadistes et leurs enfants expulsés en France par la Turquie

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Le ministère turc de l'Intérieur a indiqué que quatre épouses de jihadistes et leurs sept enfants ont été renvoyés en France lundi par la Turquie. 

Quatre épouses de jihadistes présumés et leurs sept enfants ont été renvoyés en France lundi par la Turquie où elles étaient détenues après s'être échappées de camps en Syrie. "L'expulsion des combattants terroristes étrangers se poursuit. Dans ce cadre, onze ressortissants français ont été renvoyés", a annoncé lundi le ministère turc de l'Intérieur dans un communiqué. 

Deux des femmes expulsées faisaient l'objet d'un mandat d'arrêt en France et devaient être présentées directement à un juge d'instruction en vue de leur mise en examen, a indiqué une source judiciaire. Les deux autres, visées par un mandat de recherche, ont été placées en garde à vue à leur arrivée à Roissy, selon cette source. Les enfants ont quant à eux été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance. 

Actuellement en froid avec Paris, Ankara a commencé début novembre de renvoyer vers leurs pays les jihadistes étrangers détenus sur son sol, affirmant son refus d'"être un hôtel pour les membres de Daech", acronyme arabe de l'Etat islamique (EI).

Le "protocole de Cazeneuve"

En France, où le rapatriement des jihadistes détenus en Syrie continue d'être refusé par le gouvernement, l'expulsion décidée par la Turquie s'inscrit dans le cadre du "protocole de Cazeneuve", du nom de l'ancien ministre de l'Intérieur socialiste (2014-2016). Signé en 2014, cet accord de coopération policière entre Paris et Ankara permet que des jihadistes rentrant de Syrie via la Turquie soient immédiatement interceptés à leur retour.  

Le 13 novembre, le secrétaire d'Etat à l'Intérieur Laurent Nuñez avait indiqué sur France Inter qu'il y avait eu déjà "près de 250 personnes remises dans le cadre de ce protocole par les autorités turques", soulignant que cela se faisait "de manière sécurisée" et que ces personnes étaient "prises en charge immédiatement par la justice à leur arrivée". Selon une source proche du dossier, avant de tomber aux mains des Turcs, les quatre femmes arrivées lundi en France  étaient détenues dans des camps du nord-est de la Syrie placés sous contrôle kurde. Certaines d'entre elles s'étaient évadées des camps à l'occasion de l'offensive turque et avaient erré plusieurs jours dans les environs. Le flou persiste sur la façon dont elles ont été arrêtées par les autorités turques. 

Longtemps soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011, la Turquie, frappée par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste. Mais Ankara a été accusé d'affaiblir la lutte contre les éléments dispersés de l'EI avec son offensive - achevée fin octobre - contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste.