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Le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye à l'Assemblée nationale, le 3 décembre 2019 à Paris© Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives

Déclaration d'intérêts: épinglé, Delevoye démissionne de la fonction polémique

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En plein conflit sur la réforme des retraites, la révélation par Le Parisien que Jean-Paul Delevoye n'a pas déclaré sa fonction d'administrateur bénévole d'un institut de formation dans les assurances a poussé le haut-commissaire à démissionner de cette fonction, objet de nombreuses critiques politiques.

La déclaration d'intérêts du ministre délégué, publiée samedi selon le quotidien et visible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), ne mentionne pas sa fonction d'administrateur de l'Institut de formation de la profession de l'assurance (Ifpass) qu'il occupe depuis 2016, relève Le Parisien.

Une "erreur" et "une omission par oubli", a réagi M. Delevoye auprès du quotidien. Il dit "n'y (avoir) pas pensé une seconde", en reconnaissant que "ce n'est pas responsable".

"Pour clore toute polémique, j'ai démissionné ce matin de mes fonctions d'administrateur de l'Ifpass" avec effet immédiat, a annoncé le haut-commissaire dans un communiqué lundi, précisant n'avoir assisté "qu'à trois conseils d'administration" depuis qu'il s'est vu confier le chantier des retraites en octobre 2017, la dernière fois "en décembre 2018".

M. Delevoye a été "nommé administrateur de l'Ifpass (...) par le conseil d'administration de l'IGS, fédération d'associations indépendantes à but non-lucratif", a-t-il ajouté.

En plein conflit social sur la réforme des retraites, l'information a suscité immédiatement des réactions dans les rangs de la gauche et de la droite.

A travers son haut-commissaire "on voit le vrai visage de cette réforme des retraites", où "tout est fait pour pousser les futurs retraités vers des fonds d'assurance", a dénoncé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel sur Public Sénat.

"Monsieur Delevoye peut mettre à la taxe tout le pays sur les retraites et oublier une partie de ses déclarations d'intérêt, ça c'est pas un problème", a fustigé le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, après sa condamnation lundi à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour rébellion et provocation lors de la perquisition agitée au siège de son parti en octobre 2018.

A droite, la députée Les Républicains Valérie Boyer a jugé que "la macronie a quelque chose de désespérant dans sa constance à donner des leçons de morale et se croire au-dessus des règles".

Pour Marine Le Pen, cet épisode est "une nouvelle illustration" de la politique d'Emmanuel Macron, qui "ne gouverne pas dans l'intérêt des Français: il déconstruit tout notre modèle au profit d'intérêts particuliers et de puissances d'argent".

"C'est gênant", a de son côté estimé le secrétaire général de la CGT et opposant à la réforme, Philippe Martinez, car "on voit que dans la période, les assureurs privés montrent plus que le bout de leur nez".

"On est dans quelque chose de totalement dérisoire", a en revanche déclaré sur LCI le patron des députés LREM Gilles Le Gendre, défendant "une fonction entièrement bénévole, qu'il n'a pas exercée de façon régulière et n'exerce plus". Et d'ajouter "Nous avons sacrément besoin de lui".