Delevoye épinglé pour un "oubli" dans sa déclaration d'intérêts
En plein conflit sur la réforme des retraites, la révélation par Le Parisien que le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye n'a pas déclaré auprès de la HATVP sa fonction d’administrateur d'un institut de formation dans les assurances suscitait lundi nombre de réactions politiques.
La déclaration d’intérêts du ministre délégué, publiée samedi selon le quotidien et visible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), mentionne sa fonction de "président du think-tank Parallaxe de HEP Education au sein du groupe de formation IGS" depuis 2017, un poste rémunéré en 2018 et 2019 à hauteur de 5.368,38 euros mensuels, soit un montant annuel de 64.420 euros net.
Y figure aussi, concernant ses activités passées, entre 2016 et 2017, une fonction de conseiller du délégué général d'IGS (25.000 euros net en 2016 et 40.000 euros net en 2017).
Est également mentionnée la présidence de la Chartreuse de Neuville, une association des orchestres nationaux, au rang des "fonctions bénévoles susceptibles de faire naître un conflit d'intérêts".
Mais manque sa fonction d'administrateur de l'Institut de formation de la profession de l'assurance (Ifpass) qu'il occupe depuis 2016, relève Le Parisien.
Une "erreur" et "une omission par oubli", a réagi M. Delevoye auprès du quotidien. Il dit "n'y (avoir) pas pensé une seconde", en reconnaissant que "ce n'est pas responsable".
En plein conflit social sur la réforme des retraites, l'information a suscité immédiatement des réactions dans les rangs de la gauche et de la droite.
"Pur hasard", a ironisé le porte-parole du PCF Ian Brossat sur Twitter: "Rien à voir avec le fait qu'il saccage les retraites par répartition. Et hasard aussi si le gouvernement a accordé une fiscalité super avantageuse pour ceux qui placent leur argent dans des fonds de pension en avril dernier."
A travers son haut-commissaire "on voit le vrai visage de cette réforme des retraites", où "tout est fait pour pousser les futurs retraités vers des fonds d'assurance", a dénoncé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel sur Public Sénat.
"Le monde de l’assurance, lui, n’a pas oublié de déclarer ses liens avec la réforme des retraites que prépare" Jean-Paul Delevoye, a abondé le numéro 2 de La France insoumise Adrien Quatennens.
A droite, la députée Les Républicains Valérie Boyer a jugé que "la macronie a quelque chose de désespérant dans sa constance à donner des leçons de morale et se croire au-dessus des règles".
La porte-parole de LREM Aurore Bergé a reconnu sur BFMTV que l'oubli de Jean-Paul Delevoye est "maladroit" car "la confiance nécessite énormément de transparence", mais ajouté qu'il allait démissionner de cette fonction d'administrateur, ce qui "clarifiera les choses".