Les actions reculent avec le retour des inquiétudes pour la Chine
par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes reculent légèrement lundi en début de séance, le retour des inquiétudes pour l'économie chinoise sur fond de conflit commercial avec les Etats-Unis effaçant l'effet des bons chiffres de l'emploi américain publiés vendredi.
À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,26% à 5.856,65 points vers 08h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,11% et à Londres, le FTSE recule de 0,21%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,23%, le FTSEurofirst 300 0,15% et le Stoxx 600 0,07%.
Si les Etats-Unis rassurent, il n'en va pas de même de la Chine, où les exportations ont reculé en novembre pour le quatrième mois consécutif, ce qui souligne les pressions prolongées auxquelles font face les industriels dans un contexte de guerre commerciale avec Washington.
Ce conflit, qui dure depuis un an et demi, nourrit chez les investisseurs la crainte d'une récession mondiale alors qu'approche la date butoir du 15 décembre pour la mise en oeuvre par l'administration Trump de nouveaux droits de douane sur quelque 156 milliards de dollars (141 milliards d'euros) de produits chinois.
"La semaine qui nous attend devrait dicter la tendance en cette fin d'année", écrivent les analystes de Saxo Bank en soulignant également que la Réserve fédérale (mercredi) et la Banque centrale européenne (jeudi) vont entrer en scène pour la dernière fois de l'année.
En attendant, le marché ne profite plus du rapport mensuel de l'emploi aux Etats-Unis, qui a fait état de la plus forte progression des embauches depuis 10 ans.
"Ces chiffres sont bons, il n'y a pas grand-chose dedans qui permette de dire que le marché du travail ralentit significativement", a commenté Sameer Samana, stratégiste de marché chez Wells Fargo Investment Institute.
"Le fait que la consommation aux Etats-Unis demeure robuste continue non seulement à soutenir la croissance américaine mais aussi à avoir un effet stabilisateur pour les perspectives mondiales", a-t-il ajouté.
VALEURS
Les indices sectoriels européens enregistrent des variations modestes dans les premiers échanges.
Contre la tendance, l'allemand Osram bondit de 13,04% après l'annonce par l'autrichien AMS (-4,77%) du succès de son offre de rachat améliorée.
A la hausse également, le distributeur britannique Tesco prend 5,42% après avoir dit considérer des marques d'intérêt pour ses activités en Thaïlande et en Malaisie.
A Paris, Rexel gagne 1,97% après un relèvement de recommandation de JPMorgan, qui passe à surpondérer sur la valeur.
A la baisse, Sanofi perd 0,57% après l'annonce de l'acquisition de l'entreprise californienne de biotechnologie Synthorx pour 2,5 milliards de dollars (2,26 milliards d'euros).
A WALL STREET
La Bourse de New York a conclu vendredi une semaine en dents de scie par une séance de nette hausse, portée par les bons chiffres de l'emploi.
Les trois indices de référence ont pris autour de 1%.
Sur l'ensemble d'une semaine chahutée par des informations contradictoires sur le front du commerce et des données macroéconomiques mitigées, seul le S&P-500 a progressé (+0,16%). Le Dow Jones et le Nasdaq ont cédé chacun 0,1%.
EN ASIE
La Bourse de Tokyo a pris lundi 0,33%. Celle de Shanghai a gagné pour sa part 0,1%, ralentie par les chiffres du commerce chinois.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) progresse de 0,3%.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se détend un peu, autour de 1,833%, après avoir grimpé vendredi à 1,843% à la faveur des bons chiffres de l'emploi.
Dans les premiers échanges en Europe, le Bund à 10 ans, taux de référence de la zone euro, varie peu, autour de -0,294%.
CHANGES
La situation est calme également sur le front des devises. Le billet vert recule légèrement face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui s'apprécie un peu, autour de 1,106 dollar.
PÉTROLE
Les cours du pétrole baissent un peu mais restent à des pics de plusieurs mois, atteints après la décision de l'Opep et de ses alliés d'intensifier la baisse de la production pour soutenir les cours.
Le Brent de la mer du Nord se traite à 64,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 58,97 dollars.
(édité par Sophie Louet)