Smartphones : un jeune sur quatre présente des signes de dépendance

Les smartphones rendraient-ils nos enfants dépendants ? Selon une étude publiée ce vendredi 29 novembre, un jeune sur quatre serait incapable de se passer de son smartphone. Pour plusieurs scientifiques, ce comportement est comparable à une addiction.

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« Plus de 23% des jeunes entretiennent une relation dysfonctionnelle avec leur smartphone ». Le constat des psychiatres du King’s College au Royaume-Uni est édifiant. Ces scientifiques ont mené une vaste étude sur les effets néfastes de nos smartphones, et plus précisément sur les troubles addictifs qui apparaissent de plus en plus chez les jeunes.

Panique et anxiété lorsqu’ils sont éloignés de leur smartphone, incapacité totale de rationner et rationaliser le temps passé dessus, abandon d’activités annexes (sport, musique, lecture, etc.) au profit du smartphone… Il est possible de regrouper tous ces comportements dans une notion : la nomophobie. 

La nomophobie est la contraction de no mobile phone et de phobie et caractérise donc les personnes qui éprouvent une peur excessive d’être séparées de leurs smartphones. Cette appellation est par ailleurs inspirée de l’acronyme américain FOMO, pour Fear of missing out. En français, cela signifie peur de rater quelque chose. Cela traduit l’anxiété de rater un événement, une actualité ou une occasion d’interagir socialement. Les deux notions sont intimement liées.

« Cette analyse est la plus importante jamais conduite en vue d’enquêter sur la prévalence de l’utilisation problématique des smartphones chez les jeunes et s’appuie sur neuf études en Europe, deux aux Etats-Unis, et trente en Asie », précise le journal britannique The Daily Telegraph. Pour réaliser cette étude, les scientifiques du King’s College ont fait appel à près de 42 000 adolescents et jeunes adultes de moins de 20 ans.

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De nombreux facteurs favorisent l’apparition de ces comportements

Pour obtenir ces résultats, les sujets ont du répondre à des questionnaires afin de déterminer les différentes problématiques qui peuvent émerger d’une utilisation abusive du smartphone, comme l’anxiété et la négligence d’une activité sportive. Il s’avère que les jeunes filles en fin d’adolescences sont les plus touchées par ce phénomène. En outre, les scientifiques ont pu déterminer que certaines situations sociales sont directement liées à ces effets de dépendances.

Ainsi, les jeunes aisés financièrement sont davantage touchés, en raison d’un accès précoce aux smartphones et aux nouvelles technologies. Les personnes qui ont une faible estime de soi et qui ont des tendances solitaires seraient également prédisposées à développer ces troubles addictifs. Par ailleurs, les chercheurs ont également constaté que la nomophobie découlait souvent d’une dépendance à Internet, à Facebook et aux réseaux sociaux en général, ainsi qu’aux achats compulsifs sur le net. La consommation d’alcool régulière et un fort tabagisme favoriseraient également ces comportements.

Autre point, les chercheurs ont relevé plusieurs relations de cause à effet entre la dépendance au smartphone et la dépression. Selon eux, les probabilités de souffrir d’une dépression sont trois plus élevées lorsque nous sommes accros à notre smartphone. De plus, nous sommes davantage sujets à des crises d’anxiété et d’angoisse, au stress, et à une mauvaise qualité de sommeil.

Malgré ces constatations, l’équipe derrière cette étude affirme « qu’il est encore trop tôt pour qualifier d’addiction l’utilisation problématique des smartphones, même si elle relève des modèles comportementaux et émotionnels similaires ». Le leader de l’étude, M. Kalk, indique que lui et ses équipes vont maintenant chercher à déterminer si « c’est le smartphone lui-même qui est addictif ou les applications que les utilisent ».

Et vous qu’en pensez-vous ? Vous sentez vous accro à votre smartphone ? Connaissez-vous des personnes dans votre entourage qui n’arrivent pas décrocher leurs têtes de l’écran ? Dites-le nous dans les commentaires.

Source : The Guardian