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Agence France-Presse

Libération de pompiers volontaires accusés d'être pyromanes

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Quatre pompiers volontaires accusés d'avoir provoqué des incendies dans l'État amazonien du Para, dans le nord du Brésil, ont été libérés par le juge qui avait créé une vive polémique en ordonnant leur détention.

«C'est le juge même» qui avait ordonné leur incarcération «qui a demandé leur libération», a déclaré tard jeudi à l'AFP Wlandre Leal, l'un des avocats impliqués dans cette affaire, «ils ont déjà recouvré la liberté».

La détention des pompiers volontaires avait été dénoncée comme «abusive» par diverses ONG et, devant l'ampleur de la controverse, le gouverneur de l'État du Para avait dessaisi le commissaire responsable de l'enquête.

Les ONG de défense de l'environnement sont confrontées au Brésil à une hostilité croissante de la part du gouvernement de Jair Bolsonaro.

Mardi, les quatre hommes de la Brigade des incendies d'Alter do Chao, un groupe de volontaires qui prêtent main-forte aux pompiers du Para, avaient été arrêtés dans le cadre d'une enquête ouverte pour déterminer la cause des incendies ayant dévoré en septembre une zone protégée.

La police avait simplement invoqué des «indices» selon lesquels ils auraient provoqué les incendies, pour en revendre les images au Fonds mondial pour la nature (WWF), qui les aurait ensuite utilisées afin de récolter des fonds à l'étranger, y compris auprès de l'acteur américain Leonardo DiCaprio.

Quatre jours avaient été nécessaires pour éteindre les incendies dans la région d'Alter do Chao - une station balnéaire d'eau douce et de sable blanc - qui ont consumé l'équivalent de 1600 terrains de football.

Le ministre de l'Environnement Ricardo Salles et le président Jair Bolsonaro, avaient relayé sur les réseaux sociaux les accusations de la police.

«En octobre, j'avais déclaré que de nombreux incendies pouvaient être liés aux ONG. Maintenant la police du Para a capturé plusieurs suspects», s'était réjoui sur Twitter Jair Bolsonaro, dont les propos avaient à l'époque scandalisé les défenseurs de l'environnement.

WWF-Brésil a rejeté avec force ces «mensonges». L'ONG Instituto Aquífero Alter do Chão, dont dépend la brigade, a elle aussi nié les accusations.

«Le manque de clarté dans l'enquête, le manque de fondement des allégations (...) sont extrêmement préoccupants du point de vue de la démocratie et ont permis des mesures clairement abusives», a indiqué WWF-Brasil dans son communiqué.

L'ONG Observatorio do Clima, qui regroupe diverses organisations de défense de l'environnement, a elle aussi dénoncé des «mesures abusives (...) dans le seul but d'intimider ceux qui travaillent au développement durable de l'Amazonie».

Amnesty International et Greenpeace ont également condamné l'emprisonnement des quatre pompiers.

Le gouvernement Bolsonaro est très critiqué au Brésil et à l'étranger pour sa volonté de développer l'activité minière et agricole en Amazonie, où les incendies qui accompagnent la déforestation pour permettre l'élevage notamment, sont en forte hausse.