Election municipale à Lille : vers un duel Aubry-Spillebout ? Sondages, dernière actu
by La RédactionMartine Aubry s'est lancée dans la course aux municipales officiellement. Les sondages privilégient l'hypothèse d'un second tour opposant la maire sortante et son ancienne directrice de cabinet, Violette Spillebout, candidate LREM.
Sommaire
Après plusieurs mois d'incertitudes, Martine Aubry s'est officiellement lancée dans la course aux municipales ce 28 novembre. Une annonce attendue à Lille, où Martine Aubry s'était imposée en 2001, pour ne plus quitter les rênes de la municipalité. Pourtant, cette figure du Parti Socialiste avait déclaré en 2013 qu'elle ne se représenterait pas pour un quatrième mandat. Bien installée, la maire devra toutefois faire avec la baisse d'engouement des Lillois pour le PS, qui n'a recueilli dans cette ville que 8,31% des voix aux dernières élections européennes. Une situation inédite à Lille, aux mains des socialistes depuis 1955. Mais un candidat à ces élections saura-t-il se démarquer suffisamment pour prendre la ville à Martine Aubry ?
C'est le souhait que formule son ancienne directrice de cabinet, Violette Spillebout, investie par LREM et déterminée à changer la donne. A l'annonce de la candidature de Martine Aubry, elle a publié un communiqué, expliquant ne pas être surprise, puisque Martine Aubry "était déjà en campagne depuis des mois sans l'avouer". L'ex-alliée de la maire sortante considère que "tous les Lillois savent qu'elle n'a plus vraiment envie d'y retourner", et estime que cette candidature est un "choix par dépit et un constat d'échec flagrant", en termes de parole et de convictions politiques, de préparation à sa succession, de rassemblement et de projet.
Municipales à Lille : les candidats
- Candidature PS : Fin du suspense, Martine Aubry se présente bel et bien aux élections municipales de Lille, espérant assurer sa propre succession avec un quatrième mandat. Pour expliquer sa décision de se présenter, contrairement à ce qu'elle déclarait en 2013, la figure socialiste s'est exprimée auprès de la Voix du nord : "Je n'avais pas imaginé la situation de notre pays, où Lille ne fait pas exception. On a des défis très lourds : le défi écologique, bien sûr, mais aussi le défi social. Sans justice sociale, il ne peut pas y avoir de transition écologique." L'ancienne ministre a également annoncé qu'elle visait uniquement la mairie, et qu'elle ne serait pas candidate à la présidence de la métropole.
- Candidature LREM : Violette Spillebout veut "Faire respirer Lille". Le parti d'Emmanuel Macron a investi Violette Spillebout, aux dépens de la députée Valérie Petit. Violette Spillebout fut directrice de cabinet de Martine Aubry de 2008 à 2013, avant de quitter le PS pour rejoindre LREM. Depuis son investiture LREM, l'UDI et le MoDem se sont ralliés à elle. L'ancienne "femme des réseaux" auprès de Martine Aubry n'a pas un profil politique, selon Rémi Lefebvre, professeur de science politique, mais un "profil très techo et pragmatique", peut-on lire dans Libération. En outre, la candidate LREM a fait des études de santé publique, et est actuellement la directrice de la relation client et des situations sensibles de la SNCF.
- Candidatures à droite : C'est Marc-Philippe Daubresse qui a reçu l'investiture LR pour ces municipales lilloises. Le sénateur LR, ancien maire de la commune voisine de Lambersart, doit cependant composer avec celle de Thierry Pauchet, élu de centre droit. Celui-ci, chef de file de l'opposition de la droite au conseil municipal de Lille, mène aussi campagne avec la liste "Les Lillois Sont Formidables". Une division qui pourrait écarter la droite de la course à la mairie de Lille.
- Candidature RN : Elu d'opposition au conseil municipal et à la métropole européenne de Lille, l'avocat Eric Cattelin-Denu portera la candidature du Rassemblement national pour l'élection municipale à Lille.
- Candidature LFI : Le jeune député LFI du Nord Adrien Quatennens a fait savoir en septembre à La Voix du Nord qu'il ne porterait pas la liste des Insoumis à l'élection municipale à Lille, privilégiant ses responsabilités nationales. La France Insoumise soutient donc le collectif "Décidez pour Lille", qui souhaite impliquer les habitants dans les décisions de la ville. Au sein de ce collectif, Julien Poix et Elodie Cloez, à l'origine du mouvement, sont chefs de file. A ne pas confondre avec tête de liste, mais chargés d'animés la campagne. La liste du mouvement pour ces élections municipales sera élaborée ultérieurement et permettra de déterminer une tête de liste.
- Candidature EELV : Les écologistes d'EELV, qui siègent jusqu'en mars 2020 dans la majorité socialiste, ont investi Stéphanie Bocquet et Stéphane Baly, qui mèneront une "liste écologiste autonome largement ouverte". On ignore qui des deux sera tête de liste. Stéphane Baly est ingénieur, enseignant-chercheur, co-fondateur de l'entreprise Enercoop et expert pour l'association néagWatt. C'est un élu de la métropole de Lille, et il est aussi conseiller municipal à Lille, où il s'occupe d'énergie, d'éclairage public et de la gestion technique des bâtiments.
- Candidature Génération.s : Le nouveau parti de Benoît Hamon a choisi de briguer la mairie de Lille avec un tandem de candidats. Il s'agit de Faustine Balmelle et de Laurent Perin.
Municipales à Lille : les sondages
Un sondage sur l'élection municipales à Lille a été effectué en octobre 2018 par BVA, pour LREM. Cette étude, qui aurait pu rester confidentielle, a été consultée par La Voix du Nord, qui en a donné les résultats, tout en insistant sur la "politique-fiction" qu'elle établit. Voici toutefois les estimations parti par parti (sur des hypothèses qui ne tiennent déjà plus) pour le premier tour des municipales à Lille : LREM (Gérald Darmanin - qui n'est finalement pas candidat) : 17% ; à égalité avec le RN : 17% ; EELV : 16% ; Parti socialiste (Martine Aubry) : 15% ; Les Républicains : 14% ; La France Insoumise (Adrien Quatennens - non candidat) : 10% ; Divers droite (Damien Castelain) : 7% ; PCF (Eric Bocquet) : 3%.
La même étude teste l'hypothèse d'une triangulaire au second tour. Martine Aubry à la tête d'une union de la gauche (dont EELV et LFI) arriverait en tête avec 41% des voix, devant LREM (37%) et le RN (22%). En cas de quadrangulaire avec LFI qui se maintiendrait, alors LREM serait en tête (38%) devant Martine Aubry (26%), le RN (22%) et LFI (14%).