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Claire Delfino

Stanley Robotics, le robot qui gare les voitures tout seul

Grâce à l'intelligence artificielle, trois ingénieurs français ont mis au point un robot qui fait gagner un temps fou à l'aéroport. Démonstration.


Depuis mai dernier, un étrange ballet se déroule chaque jour sur le parking longue durée de l’aéroport Lyon - Saint-Exupéry. Vedette de cette chorégraphie : Stan, un robot autonome capable de soulever une voiture puis de la garer délicatement à quelques centimètres d’un autre véhicule. Grâce à ce procédé, Vinci, le gestionnaire de l’infrastructure, a gagné des centaines de places supplémentaires de parking.

«C’est une première mondiale», se félicite Stéphane Evanno (CentraleSupélec, Polytechnique Milan), cofondateur de Stanley Robotics, la jeune pousse parisienne à l’origine de cette innovation. Comme lui, ses associés Aurélien Cord et Clément Boussard, d’ex-chercheurs de l’Ifsttar et de l’Ecole des mines de Paris, sont passionnés de voiture autonome et de robotique.

En 2015, un contrat avec ADP leur a permis de tester à Roissy un prototype développé pour moins de 1 million d’euros. Les trois quadras sont ensuite passés à la vitesse supérieure. A Lyon d’abord, où quatre robots gèrent 500 places, puis sur l’aéroport de Gatwick, en Angleterre, où trois robots s’occupent de 200 places. Toutes les machines sont fabriquées en Rhône-Alpes par Imeca, une filiale de Michelin.

Au départ, Stanley Robotics installe de larges box qui font tampon à l’entrée du parking. Les voyageurs, après avoir réservé leur place en ligne, y laissent le véhicule, le verrouillent, puis scannent leur réservation sur une borne située à l’extérieur. Doté d’un dispositif d’intelligence artificielle, d’un GPS ultraprécis et de capteurs, Stan vient chercher la voiture pour la garer sur le parking. Connecté au système d’information des vols, il la rapporte quand l’avion de retour touche le tarmac.

A peine plus cher (2 à 3 euros) qu’un parking longue durée habituel, le système de Stanley Robotics fait gagner un temps fou. Au lieu de quinze à trente minutes pour trouver une place, l’affaire est réglée en trois minutes maximum. La start-up se rémunère en vendant les robots et les box à l’aéroport et via une licence d’exploitation. «La création d’une nouvelle place revient à 6000 euros, box, génie civil et connectivité compris», résume Stéphane Evanno. Mais en face, Vinci encaisse des recettes supplémentaires et fait de grosses économies de contrôle et maintenance.

Soutenu par Bpifrance, Idinvest ou encore le fonds Elaia, Stanley Robotics a élargi sa cible aux constructeurs automobiles et aux logisticiens, très intéressés par les prouesses de Stan. De quoi viser la rentabilité d’ici à deux ans.