Ecla Campus : pourquoi Grand M Group se lance dans le coliving géant
by Cécile ChaigneauC’est un lieu de résidence d’un genre nouveau que Grand M Group (Montpellier), via sa filiale Ecla, vient d’inaugurer sur le plateau de Saclay : l’Ecla Campus y accueille 1 300 résidents étudiants, chercheurs et jeunes actifs, dans un concept de coliving et une formule all inclusive en matière de services et de loisirs à disposition.
Partiellement ouvert depuis septembre 2018, l'Ecla Campus, à Massy-Palaiseau en région parisienne, vient d'être inauguré dans sa configuration aboutie.
Ecla, filiale de Grand M Group à Montpellier (holding comprenant également la filiale promotion immobilière Oceanis, la filiale résidence hôtelière Appart'City, et la filiale résidences étudiantes Global Exploitation), propose un concept d'hébergement en coliving, inédit en France dans ces proportions et son offre de services : un campus de 35 000 m2, proposant 961 logements (du studio au T5, de 18 à 83 m2) pouvant accueillir 1 300 résidents, 3 000 m2 d'espaces communs.
Ce premier Ecla Campus est implanté aux portes du Plateau de Saclay, prestigieux pôle scientifique réunissant chercheurs internationaux et grandes écoles (École Polytechnique, Centrale Supélec, École Normale Sup, CNRS, Inra, CEA, etc.), soit plus de 76 000 étudiants et 11 000 scientifiques venus du monde entier.
Sport, cinéma, coworking, musique...
S'inspire-t-il des campus universitaires à l'américaine ? En partie seulement, répond Jacques-Édouard Charret, président des filiales Ecla et Global Exploitation, et directeur général DG du groupe Grand M.
« Que ce soit en termes de taille, de diversité des résidents, du nombre et de la qualité des services proposés, il n'existe rien de comparable à Ecla en France, et même en Europe, souligne-t-il. La différence avec les résidences étudiantes classiques, qui proposent elles aussi aujourd'hui des services comme des salles de fitness ou des espaces de coworking, c'est justement l'ampleur des services proposés et la taille du projet. »
Les résidents d'Ecla Campus disposent ainsi d'accès wifi, d'une salle de sport, d'un espace e-game/e-sport, d'un cinéma, d'une Agora de 400 m2 (pour des événements), d'une cuisine collaborative de 60 m2, de lieux de coworking de 300 m2, d'une offre de restauration, d'un studio de musique, d'un studio de création, etc.
« Le coliving correspond à une tendance sociétale, déclare le dirigeant. Aujourd'hui, on observe d'importantes tensions sur le marché du logement, notamment en région parisienne, ainsi qu'un phénomène d'isolement dans les grandes villes. L'un des enjeux fort du coliving, c'est de créer une communauté réelle. »
62 % de résidents étrangers, beaucoup de Chinois
Une communauté de résidents composée aujourd'hui à 85 % d'étudiants et chercheurs et 5 % de jeunes actifs, dont la moyenne d'âge se situe autour de 24 ans (contre 21 ans dans résidence étudiante classique). Ecla annonce 85 nationalités différentes, ce qui représente quelque 62 % de résidents de nationalités étrangères, « majoritairement des Chinois - 21 % - puis des Américains, des Espagnols, des Marocains ou des Italiens », précise Jacques-Édouard Charret, ajoutant que le campus a mis en place un bureau dédié à leur accompagnement administratif.
Les tarifs étudiants sont annoncés « à partir de 391 € tout inclus pour un lit en friends flat (6 à 8 lits, ndlr) et de 779 € tout inclus pour un studio ». Soit des prix « un peu plus chers que les résidences étudiantes classiques mais qui incluent les charges et tous les services à disposition, ce qui rend l'offre très compétitive ».
Selon Ecla, à ce jour, le taux d'occupation est de 96 à 97 %.
« Les modalités de location très flexibles, avec des durées de location qui vont d'un mois à une durée indéfinie. Elles répondent à l'évolution des modes de vie, rythmés par les opportunités, les stages, les voyages, les déplacements. Ecla Campus s'adapte aux besoins d'agilité du système éducatif. »
Les grosses métropoles dans le viseur
Le projet a été conçu et développé par Océanis, mais le groupe ne communique pas sur le montant global d'investissement requis, « plusieurs dizaines de millions d'euros », consent à dire Jacques-Édouard Charret. Ecla emploie 25 salariés, dont une douzaine sur le campus lui-même.
L'Ecla Campus de Massy-Palaiseau est vraisemblablement le premier d'une série. Le groupe travaille déjà sur d'autres projets similaires en région parisienne et sur les grosses métropoles.
« Nous avons déjà deux sites arrêtés autour de Paris : Noisy-le-Grand et Villejuif, dont les campus pourraient ouvrir au mieux à la rentrée 2021, au plus tard 2022, annonce le dirigeant. Pour ce qui est des métropoles, nous visons Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Aix-en-Provence peut-être. Montpellier n'est pas sur la liste car il y a déjà une offre importante en résidences étudiantes et le positionnement tarifaire serait compliqué... »