À Saint-Antoine (Cantal), les fils téléphoniques sont à terre depuis le passage d'un camion en septembre 

Des câbles par terre, partout, sur la route, dans le fossé, accrochés aux arbres. Depuis le mois de septembre, les fils téléphoniques sont aux sol, à Saint-Antoine, et la remise en état traîne...

«C’est monstrueux cette affaire... » Sous les arbres, à la sortie du village de Saint-Antoine, le maire Claude Robert souffle franchement, ne sait plus où donner de la tête pour montrer les fils arrachés.

C’est bien simple : depuis le passage d’un camion de paille, au début du mois de septembre, tout est abimé.

Réparation de fortune

Témoin de la réparation de fortune, une branche a été attachée à un fil de cuivre avec du ruban adhésif. Elle a cassé depuis, et pend tristement dans le vide. Quatre poteaux électriques, cassés par le camion, ont été remplacés il y a environ trois semaines, mais les fils n’ont pas été raccrochés dessus.

Résultat : depuis début septembre, certains usagers sont régulièrement privés de téléphone, plus ou moins longtemps, à chaque fois qu’un camion passe en emportant un peu les fils.

Orange dit faire le nécessaire

L'opérateur Orange explique que « l’incident de Saint-Antoine est un dérangement collectif bien pris en compte par nos différentes équipes. Depuis septembre, plusieurs chantiers ont été entrepris : quatre poteaux ont été changés, 310 mètres de câble cuivre ont été installés. Des désagréments ont pu avoir lieu depuis pour les habitants lors de ces changements. Sur ce dossier, il reste une partie fibre à changer (310 mètres) et à retendre les câbles. Nous faisons le nécessaire avec nos équipes techniques pour accélérer ces derniers travaux. »

Quelques minutes après notre demande de renseignements à l'opérateur, le maire Claude Robert a été contacté par Anthony N’Guyen, responsable des relations avec les collectivités locales du Cantal, et un technicien d’Escotel est venu constater les dégâts, au moment de notre reportage, mercredi après-midi. De quoi soulager l’édile, fatigué par cette bataille.

D'autres communes touchées

À quelques kilomètres de là, dans son bureau de la mairie de Marcolès, le président de l’association des maires de France dans le Cantal soupire également. En 2018, Christian Montin avait été à la tête d’une manifestation des premiers magistrats, à Laveissière, suite aux pannes de téléphonie. Depuis, la situation « s’était améliorée, mais les problèmes semblent revenir massivement ».

D’ailleurs, il a connu ce souci, dix jours de panne, autour du 11 novembre. À Saint-Saury, un problème dure aussi depuis plusieurs semaines. Le maire, Roger Condamine, s’en est ému au micro de France 3, la semaine dernière. Aujourd’hui, le téléphone a été remis, mais les fils sont toujours à terre, nous a-t-il indiqué.

Christian Montin ne charge pas Orange, avec qui les contacts se sont largement améliorés depuis la manifestation de Laveissière. « Ils font le maximum pour répondre à la demande des élus et on ne peut pas parler d’abandon du réseau cuivre, mais il n’y a pas d’activité préventive sur un réseau que l’on sait à bout de souffle, consent Christian Montin. Chez nous, personne ne demande à être dépanné dans l’heure qui suit, il y a un seuil d’acceptabilité. » 

Mais « ils ont un problème de moyens humains, de compétences... », estime l’élu. Claude Robert renchérit, avec l’espoir de voir les travaux réalisés : « Les contacts, on les a, mais ensuite, rien ne se passe. À Saint-Antoine, on est au bout du monde, ignorés. Je ne sais plus ce qu’il faut faire. Moi, je commence à en avoir ras-le-bol... »

Pierre Chambaud