“Deux morts en deux mois, que fait l'Etat ?” : le cri d'alarme d'un lycée de Seine-Saint-Denis
by valeursactuelles.comUne vingtaine d'élèves du lycée d'Alembert d'Aubervilliers ont été agressés et deux ont été assassinés en deux mois. Personnels et parents d'élèves sont désemparés.
Quand l'exécutif annonce des plans pour les banlieues et s'émeut de films sur le sujet, on meurt dans les lycées de Seine-Saint-Denis. Mercredi 27 novembre, une centaine de parents et d'enseignants se sont rassemblés devant le lycée d'Alembert d'Aubervilliers pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics face aux assassinats et aux agressions dont sont victimes les élèves de l'établissement, ces dernières semaines, rapporte BFM TV.
Une « violence quotidienne »
« Ces deux morts ne sont que les versants les plus dramatiques de la violence quotidienne que subissent nos élèves », a déclaré devant le parvis du lycée un représentant des personnels. Et une banderole de résumer le sentiment des personnes présentes : « Deux élèves morts en deux mois : que fait l'État ? ». Dans un communiqué publié jeudi, les personnels de l'établissement affirment : « Nous refusons de nous habituer à cette violence et exigeons les moyens d'assurer la sécurité et l'éducation de nos élèves ». Ils ajoutent : « Ces 2 morts, insupportables, inconcevables, ne sont que les versants les plus dramatiques de la violence quotidienne que subissent nos élèves (...) depuis la rentrée de septembre, au moins 20 élèves ont subi des agressions violentes ». Pour faire face à ces violences, ils demandent notamment un poste supplémentaire de CPE et deux postes d'assistant d'éducation.
Le 4 octobre, puis le 23, deux jeunes de 15 et 19 ans ont été mortellement poignardés en Seine-Saint-Denis. Deux meurtres qui n'ont « aucun lien », selon une source proche de l'enquête citée par BFM TV, mais ont mobilisé parents et enseignants. Un professeur ajoute que les « agressions physiques », « séquestrations », « intimidations armées », même si elles ont lieu à l'extérieur de l'établissement, « infusent dans le lycée, les élèves les ressentent ».
Le rectorat « préoccupé » mais...
Les personnels mobilisés ont exercé leur droit de retrait, lundi et mardi. Le rectorat, lui, s'est dit « préoccupé » par ces violences « qui peuvent avoir un retentissement sur la scolarité des élèves ». Il estime toutefois que, puisque ces faits se sont produits hors du lycée, « ce sont avant tout des problématiques de sécurité publique ».