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Alerte rouge un jeudi noir !

Alerte rouge un jeudi noir !

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Une allusion à Alerte rouge en Afrique noire, titre parodique du prochain OSS 117, avec l’impayable Jean Dujardin... Sauf que pour les clubs français, on est dans la réalité ! Et elle est consternante. Fini la C3, avec Sainté dézingué à son tour, après Rennes. En C1, Lyon surnage par miracle et Paris se plombe d’incertitudes.

VHS encrassées et souffle court

Pour cette semaine européenne, la menace offensive adverse était clairement identifiée : Benzema pour le Real, Dzyuba pour le Zénith, Ziyech et Promes pour l’Ajax et enfin Morgan pour le Celtic. Et ils ont tous marqué ! Benz en a planté deux contre Paris au Bernabéu (2-2), Dzyuba qui avait déjà mis trois pions aux Gones en 2015-2016 a remis ça contre eux à Saint-Pétersbourg (2-0), les deux Ajacides ont marqué à Pierre-Mauroy face au LOSC (2-0) et le petit Écossais aussi avec un but au Celtic Park contre Rennes (3-1). Étudie-t-on encore vraiment l’adversaire en France ? À quoi servent les séances vidéo ? Accablant... Benzema esseulé a marqué de la tête (pourtant pas son point fort), et sur corner le très prévisible Dzyuba a sauté de dix centimètres pour placer aussi une tête tranquille, à peine gêné par Marcelo. Morgan a trompé Edouard Mendy dans le plus pur style british d’antan : décalage côté gauche, débordement, centre en retrait et bing ! Dans sa formation d’entraîneur, Julien Stéphan a-t-il appris qu’il subsiste encore des particularismes culturels propres à certains pays de foot ?

Autre constat glaçant : une condition physique encore globalement déficiente, relevée dès la première semaine européenne en pointant Sainté et Rennes, à la ramasse dans l’engagement face à La Gantoise et face au Celtic, et en insistant sur l’OL, inconsistant à dom face au Zénith (1-1). Impression confirmée tout au long de leur parcours continental et aggravée pour les Rhodaniens. Lyon n’y est plus ! Pressing, bloc conquérant, intensité dans les duels : tout ce qui faisait la force de l’OL européen a disparu. À Saint-Pétersbourg, une domination stérile de la moitié adverse ponctuée de centres dans les bras du gardien Kerzhakov a remplacé les terribles temps forts lyonnais d’autrefois. La faute aux absences de Depay et Aouar ? Joker... Le mythe d’une L1 athlétique est en train de voler en éclats : face à la vitesse et à l’impact agressif de leurs adversaires, nos clubs subissent, reculent et encaissent. Même le PSG s’est fait bouger au Parc par un Bruges qui avait justement senti que les Parisiens ne s’arracheraient pas plus que ça à 1-0...

L’OL ou le KO et Paris Sans Grinta

Pour clore le chapitre C3, on rappellera juste que Rennes (dernier de sa poule) et l’ASSE (avant-dernière après le 0-0 hier à dom face à Genk) finissent avec zéro victoire. Et ils ont été, pêle-mêle, sortis par les terribles Cluj, Oleksandria et La Gantoise... Fermez le ban ! En C1, Lille est mort debout, avec les honneurs, mais bon dernier et avec un seul point avant la dernière soirée et même pas reversé en Ligue Europa. Lyon, miraculé, est encore en vie et devra gagner au Groupama face à un Leipzig déjà qualifié et aussi imprévisible que lui. Placé dans une des poules les moins difficiles, l’OL tremble avant un dernier match où on redoute autant les expérimentations tactiques d’un Rudi Garcia dépassé en Russie que son absence chronique de fonds de jeu. On suivra le bus lyonnais pas mal caillassé sur la route de Memphis : c’est leur seul espoir pour les huitièmes...

Et Paris ? Nuages gris sur la tour Eiffel. Le PSG entretient depuis le début de saison, L1 et C1 confondues, une indolence inquiétante faite de chutes de tension dans le jeu et d’approximations techniques dans le contenu. Au Bernabéu, Paris était, certes, déjà qualifié au coup d’envoi, mais des signaux alarmants se sont déclarés. La domination écrasante du Real, souverain au milieu et sur les côtés, a ébranlé le 4-3-3 dont Tuchel était si fier, puis le 4-2-3-1 de gala où figuraient ses « Quatre Fantastiques » (Mbappé, Icardi, Neymar et Di María). Sans un Navas XXL (vraie satisfaction parisienne), le 2-0 très net de la 80e aurait pu être pire. Le club de la capitale s’en est encore remis à ses individualités offensives d’exception (le but de Mbappé) et a profité d’une baisse de régime des Madrilènes en fin de match pour revenir au score. Ce PSG sans cesse à réaction, déséquilibré par ses attaquants qui défendent pas ou peu, peu protégé derrière par ses latéraux et plombé au milieu par l’absence d’un vrai 6, a exactement deux mois et demi pour préparer son 8e. Car en février, un « gros méchant » (Liverpool, Naples ou Atlético de Madrid) pourrait débouler au Parc...