Krug, la haute couture du champagne
by Renaud BellevillePlus d’un siècle et demi après sa fondation, Krug applique toujours les principes édictés par son fondateur : créer l’expression la plus riche possible de ce qui existe en Champagne, quelles que soient les conditions climatiques. « L idée de Joseph, c’était d’assembler les meilleures années issues des meilleures parcelles » rappelle Olivier Krug, son descendant direct qui dirige la maison, désormais propriété de LVMH, aux côtés de Marguerita Henriquez. Une philosophie d’excellence qui permet à Krug de proposer le brut non millésimé le plus prestigieux et le plus cher du marché.
« Chaque édition est un peu différente », précise Olivier Krug mais l’ossature reste le même. La 167e édition de Krug Grande Cuvée, présentée cette année, est issue de l’assemblage de 191 vins provenant de treize années différentes allant de 1995 à 2011. La précédente résultait de l’assemblage de 140 vins allant de 1996 à 2010. Pour parvenir à ce résultat, le chef de cave Eric Lebel et la directrice de l’œnologie Julie Cavil se livrent à un travail méticuleux de dégustation et de sélection : quelque 250 échantillons sont passés au crible douze fois, ce qui donne 3 000 notes pour chaque millésime ! Le but, c’est d’obtenir « des champagnes charismatiques qui s’expriment dès la première gorgée, des grandes gueules », explique Julie Cavil.
Les raisins vendangés chaque année proviennent de plusieurs centaines de parcelles différentes vinifiées séparément. Ils passent plusieurs mois en fûts de chêne puis sont assemblés avec plus d’une centaine de vins de réserve d’une quinzaine d’années différentes sélectionnés pour magnifier la future Grande Cuvée qui est mise en bouteilles en juin et passe minimum sept ans en cave.
Conformément au vœu de Joseph Krug, « une bonne maison doit proposer deux champagnes de même qualité », précise Olivier Krug. Au-delà de l’emblématique Grande Cuvée, Krug élabore donc aussi des champagnes millésimés. Cette année, l’icône rémoise présente Krug 2006, « une gourmandise capricieuse issue d’une année chaude qui offre rondeur et souplesse et succède au 2004 à la fraîcheur lumineuse », indique la directrice de l’œnologie. « Après douze années passées en cave, ce flacon millésimé peut être comparé à la 162e édition de la Grande Cuvée issue de 163 vins, dont le plus jeune était précisément le 2006 », estime Olivier Krug. Une suggestion de dégustation en duo pour les amateurs fortunés.