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«Autoconsommation, effacement électrique...Développons une énergie en circuit court». La tribune d’Hervé-Matthieu Ricour (Engie)

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L’urgence écologique et climatique est officiellement déclarée, elle est devenue le sujet n° 1 des conversations en France (1). Dans ce contexte de crise environnementale, la question des ressources énergétiques est plus centrale que jamais. Comment produire et consommer moins mais mieux, pour faire baisser le bilan carbone ? Chacun veut faire sa part afin d’y contribuer et d’agir pour la planète, tout en limitant sa facture individuelle. Décentraliser la production et développer l’autoconsommation électrique, plébiscitée par deux Français sur trois (2), permet justement de résoudre cette équation.

La mise en œuvre suppose un changement de paradigme ambitieux. Il implique de passer du mode de production et de distribution hypercentralisé, qui a prévalu jusqu’ici, au développement de ressources énergétiques locales renouvelables. Mais aussi d’une politique de tout-investissement à la valorisation des ressources d’un territoire. Les avantages économiques : éviter une partie des investissements destinés à renforcer les réseaux (300 millions d’euros en 2018 pour le seul Enedis, ainsi qu’une partie des 33 milliards d’euros d’ici quinze ans pour RTE), et donc l’alourdissement de la facture pour les particuliers. Le bénéfice environnemental : limiter l’empreinte carbone en développant la production renouvelable et en stimulant une consommation responsable. L’impact citoyen : faire des consommateurs des acteurs engagés et solidaires des enjeux énergétiques.

Bonne nouvelle, les solutions renouvelables, telles que le solaire ou l’éolien, sont en plein essor pour offrir une électricité plus verte. Concrètement, nous offrons par exemple une gamme de solutions sur mesure aux particuliers pour installer un système photovoltaïque, grâce à notre dispositif My Power, adossé à l’outil numérique Google Sunroof, permettant d’évaluer le potentiel solaire de son toit. Et demain, le développement de communautés énergétiques, encouragé par une nouvelle directive européenne, devrait aussi favoriser l’essor de l’autoconsommation collective, donc décentralisée.

Compensations financières. Cette transition suppose également de nouveaux modes de stockage de l’énergie produite, par exemple, avec les véhicules électriques. Le principe est simple : récupérer l’énergie stockée dans la batterie de la voiture pour l’injecter dans le circuit de son logement ou la redistribuer dans le réseau général.

Mais pas de réponse à la crise climatique sans sobriété énergétique, en commençant par comprendre ses comportements de façon à pouvoir agir dessus. L’une des solutions est alors l’effacement électrique qu’il faut promouvoir. Il s’agit de limiter sa consommation aux heures d’affluence, par exemple en début de soirée par grand froid l’hiver, notamment grâce au système d’effacement Ekko que nous allons lancer cet hiver. Ce système consistera à aider les particuliers à limiter leur consommation électrique à un moment de forte tension sur le réseau, en décalant la mise en route de leur chauffage de quelques minutes. De quoi moins recourir aux centrales carbonées alors activées, ou à de nouveaux équipements pour augmenter les capacités du réseau national.

Si l’objectif environnemental est aujourd’hui bien compris, des contrats peuvent encourager ces bonnes pratiques, en assurant des compensations financières. Cela devrait permettre d’aller encore plus loin et de favoriser l’organisation d’un véritable marché local de l’effacement, où tout un chacun pourrait valoriser sa contribution. Un principe gagnant-gagnant de flexibilité énergétique décentralisée, pour le climat comme pour les consommateurs, donnant à tous le sentiment d’agir pour demain.

Hervé-Matthieu Ricour est CEO d’Engie France B to C.

(1) D’après la consultation pour le Festival des Conversations, Avril 2019

(2) Sondage Engie My Power d’avril 2018, réalisé par Toluna, sur un échantillon de 1014 répondants en France, propriétaires de maison.