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(Crédits : HANNIBAL HANSCHKE)

La filière automobile française espère un plan d'urgence du gouvernement

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L'industrie automobile française, menacée par le recul des marchés mondiaux et des ruptures technologiques coûteuses, espère un plan d'urgence du gouvernement, avant une réunion de la filière lundi à Bercy.

"Il faut qu'on ait un plan d'urgence", a expliqué Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente les intérêts des constructeurs et équipementiers nationaux. Dressant un état des lieux inquiétant de la filière automobile, il a expliqué vouloir agir en amont pour éviter les conséquences sociales douloureuses d'une possible crise à venir.

"Il est important de travailler en anticipation, il faut qu'on soit prêt. On a vécu il y a dix ans le jour où les usines se sont arrêtées. Quand une crise démarre, cela peut aller très vite", a-t-il expliqué, en référence à la grande récession de 2009 qui a conduit des groupes français au bord de la faillite. A l'initiative de M. Chatel, plus de 600 entreprises (essentiellement des PME) participeront lundi à une journée de la filière automobile au ministère de l'Economie et des Finances.

15.000 emplois menacés en France dans la filière diesel

Des ateliers, tables rondes et prises de paroles sont prévus avec des experts et dirigeants. Prendront notamment la parole le président de Renault, Jean-Dominique Senard, le PDG de Valeo, Jacques Aschenbroich, et en clôture le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. L'industrie automobile subit plusieurs bouleversements simultanés: l'électrification des motorisations, le développement des véhicules connectés et autonomes, ainsi que la mutation des constructeurs en prestataires de services de mobilité.

Ces révolutions provoquent une flambée des budgets de recherche et développement, au moment où plusieurs marchés émergents s'effondrent et où les marchés occidentaux entament un recul après 9 années de croissance. D'où de nouvelles fusions et alliances pour partager le fardeau, mais aussi des plans sociaux dans les usines. "La vérité c'est que tout le monde ne survivra pas. C'est notre devoir d'alerter", estime M. Chatel. En Allemagne, 50.000 suppressions d'emplois ont été annoncées sur la seule année 2019, d'après un calcul du Center Automotive Research (CAR).

La PFA avance le chiffre de 15.000 emplois menacés en France, uniquement dans la filière diesel, alors que les ventes de ces motorisations, mises en cause pour leurs émissions polluantes, se sont effondrées. M. Chatel demande notamment une baisse des impôts de production en France, estimant que le pays n'est plus compétitif par rapport aux rivaux européens. Il souhaite également des dispositifs pour le financement et l'accès au crédit des PME, ainsi qu'un accompagnement des entreprises et salariés en besoin de reconversion.