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Crédits : NASA.

2019 : le consensus sur l’origine anthropique du réchauffement climatique atteint 100 % !

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Selon une nouvelle évaluation de la littérature scientifique, le consensus sur l’origine anthropique du réchauffement climatique a atteint 100%. L’auteur a passé en revue pas moins de 11 000 papiers parus au cours des 7 premiers mois de 2019. De fait, les résultats confirment et prolongent ceux obtenus par des évaluations antérieures. Autrement dit, l’existence indéniable d’un accord de la communauté compétente sur la question. 

Une prise de conscience progressive

Au cours du vingtième siècle, les scientifiques ont compris que les quantités grandissantes de gaz à effet de serre (GES) relarguées dans l’atmosphère par les activités humaines allaient poser problème. Les premières alertes de la part des climatologues sont apparues dans les années 1970. Et ce notamment suite aux résultats pionniers obtenus en 1967 par S. Manabe et R. Wetherald.

D’abord limitées à des cercles relativement restreints, elles se sont généralisées dans les années 1980 à mesure que les nouvelles études confirmaient les précédentes. Si nos sociétés persistaient à utiliser autant de combustibles fossiles, le climat allait se réchauffer dangereusement prévoyait-on.

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Évolution de la température moyenne du globe entre 1880 et 2018. Le graphique montre les écarts a la référence 1960-1990. Crédits : NASA.

Dans ce contexte, la première Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques organisée en 1992 concluait qu’il fallait « atteindre une stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau permettant d’éviter toute interférence anthropique dangereuse avec le système climatique ».

Réchauffement climatique : un consensus scientifique indéniable

D’abord prévu puis finalement diagnostiqué dans les années 1990 alors que les émissions de GES s’accentuaient, le réchauffement s’est poursuivi depuis. Entre 2009 et 2015, le consensus quant à son origine anthropique se situait autour de 97 %. Un chiffre qui ressort de plusieurs examens approfondis de la littérature scientifique publiée dans des revues à comité de lecture.

Qu’en est-il actuellement ? Une nouvelle évaluation parue dans le Bulletin of Science, Technology & Society le 20 novembre dernier vient apporter une réponse. Au total, ce sont plus de 11 600 papiers publiés sur le sujet entre le 1 janvier et début août 2019 qui ont été examinés. Or, il apparaît que 100 % des articles soutiennent l’idée d’une cause anthropique au réchauffement global actuel.

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Cette carte montre les différences de températures moyennes pour la période 2014-2018 (en °F par rapport au milieu du 20e siècle). Les couleurs jaune, orange et rouge indiquent les augmentations les plus importantes par rapport à la moyenne. Crédits : NASA / Kathryn Mersmann.

Une conclusion lourde de sens. Déjà en 2004, Naomi Oreskes avait trouvé une concordance remarquable dans son analyse couvrant 928 papiers publiés entre 1993 et 2003. En particulier, aucun n’était opposé à la position consensuelle. Il s’agissait de la première analyse de ce type, indépendante de structures telles que le GIEC. Tous les travaux analogues qui ont été opérés depuis n’ont fait que renforcer cette vision.

Ainsi, « l’avertissement largement ignoré d’Oreskes il y a 15 ans est tristement vrai aujourd’hui : il existe un consensus scientifique sur la réalité du changement climatique anthropique. Les climatologues ont tenté à plusieurs reprises de le préciser. Il est temps que le reste d’entre nous écoute » conclut James Powell, auteur de la présente étude.

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