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LES ACTEURS APPELLENT LES POUVOIRS POLITIQUES AU TRAVAIL D’EQUIPE

Restitution des travaux du projet Demostaf

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Pour une meilleure prise en charge des questions démographiques dans les politiques menées au Sénégal et plus généralement en Afrique, l’équipe Demography Statistics For Africa (Demostaf) a procédé hier, jeudi 28 novembre, à une  journée de restitution des travaux de recherche auprès des acteurs et actrices des politiques publiques, du développement, de la société civile et des milieux académiques. Différentes thématiques ont été abordées dont la fécondité et la mortalité-santé entre autres.

Le projet (Demography Statistics For Africa) Sénégal qui prend fin cette année a bénéficié d’un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne. Il a rassemblé des instituts de recherche européens et africains et des instituts nationaux de statistiques africains dont l’objectif était de travailler ensemble sur des questions de recherche émergentes à partir des sources de données sociodémographiques  existantes dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.

 En procédant à une journée de restitution des travaux  du projet qui a duré  quatre (4) ans au centre de recherche ouest africain, différentes thématiques ont fait l’objet de débat. C’est d’abord le thème sur la fécondité des adolescentes en milieu rural qui a été abordé : Celui-ci vise à promouvoir une source alternative de données sur la reproduction en Afrique subsaharienne dans un contexte de baisse lente de la fécondité et de besoins non satisfaits en matière de contraception.

Au Sénégal, «les taux mesurés dans les Observatoires sont 44% plus faibles que par les EDS (après contrôle de l’éducation) », selon la présentation de Valérie Delaunay qui explique ce phénomène par la forte mobilité des jeunes mais aussi le fait que la fécondité des adolescentes sédentaires est plus forte que celle des migrantes. Ce qui veut dire que, suivant la présentation de Valérie Delaunay, «Les enquêtes transversales telles que les EDS donnent une image exagérée de la fécondité des adolescentes, surtout dans les zones rurales à forte mobilité ». Il y a eu aussi le thème sur la mortalité maternelle et infantile qui a connu une baisse considérable, selon les acteurs. En effet, elle est passée de 68 à 42% entre 1997 et 2017.

«La répartition du ratio de mortalité maternelle révèle des disparités entre les départements variant de 181 à 1527 décès pour 100 000 naissances ». Ainsi, « une politique de réduction du niveau de mortalité maternelle au Sénégal passera par l’amélioration de l’accès géographique et financier à la santé, particulièrement dans l’est du pays », confie Mabéye Diop de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) qui rajoute qu’une autre action sera de sensibiliser la population, notamment les femmes enceintes au suivi de la grossesse par les consultations prénatales afin de prévenir les risques indirects de décès maternel».

Le projet Demostaf qui tire à sa fin s’appuyait sur des données statistiques, notamment le recensement, les données de l’Etat civil, les enquêtes que produisent les instituts de statistiques pour mieux comprendre les populations et les enjeux de développement. Maintenant, «Comment on peut faire pour que ces données puissent permettre à définir des indicateurs pour un Sénégal émergent et surtout comment nos décideurs peuvent se saisir des données pour construire leur action de développement », s’est demandé Jean Alain Goudiaby, sociologue et enseignant chercheur à  l’Université Assane Seck de Ziguinchor qui plaide pour un travail collaboratif entre chercheurs et décideurs.