Le Québec gratteux

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Le bureau d’enquête nous apprenait hier que les coûts anticipés dans la construction des fameux projets de Lab-École ont explosé, avant même le début des travaux.

Il n’en fallait pas plus pour que les adversaires politiques de la CAQ et certains observateurs déchirent leur chemise et s’insurgent devant l’ampleur des sommes évoquées. Drôle de société quand même.

Indignation

Depuis tellement longtemps, nous dénonçons la vétusté de nos écoles. Nous nous désolons de constater qu’elles tombent en ruine, que nos tout-petits jouent dans des cours moribondes, ou encore que les classes sont trop ceci ou pas assez cela.

On estime alors qu’il est inacceptable que nos enfants évoluent dans des milieux aussi peu stimulants et adaptés, d’autant plus que l’école occupe une place si importante dans leur vie et dans leur développement.

Dans la même veine, le sort de nos aînés dans les CHSLD nous fait régulièrement pousser les plus hauts cris. « Scandaleux ! », « honteux ! », « un peu de dignité ! » clamons-nous.

Trop cher !

Puis vient le moment de faire suivre les bottines aux proverbiales babines... Et c’est là que ça achoppe. Tout à coup, il devient impensable de dépenser 1 milliard $ pour le projet de Maisons des aînés. Ou l’on se dit qu’on ne peut pas accepter de payer une centaine de millions pour construire sept écoles dans le cadre d’un projet novateur et précurseur.

On tend alors à jeter le bébé avec l’eau du bain. On devient soudainement gratteux.

Évidemment, je ne dis pas qu’il faille laisser des chèques en blanc à quiconque se réclame d’avoir une bonne idée. Il faut être vigilant, exiger de la transparence, de la rigueur et de la reddition de compte. Mais il faut aussi être audacieux, fonceurs.

Je prône sans cesse une gestion efficace des fonds publics. Je dénonce les dépenses inutiles. Mais jamais je ne prétendrai que nous dépensons trop pour nos aînés et pour nos enfants. Jamais.