«IL RESTE BEAUCOUP A FAIRE POUR ASSURER UNE BONNE GOUVERNANCE DU FONCIER»
Mamadou Ndir, président de l’ordre national des géomètres experts du Sénégal (Onges)
by Mariame DjigoOuvertes depuis le 27 novembre dernier, les 8èmes universités de perfectionnement de la Fédération des géomètres francophones (Fgf) axées sur le thème : «Un continent africain uni pour une gouvernance et une transformation soutenables des territoires», prendront fin aujourd’hui. Lors de la cérémonie d’ouverture hier, jeudi 28 novembre, présidée par le ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence de la République, Mahammad Boun Abdallah Dionne, le président de l’Ordre national des géomètres experts du Sénégal (Onges), Mamadou Ndir est revenu sur les différents enjeux du foncier en Afrique mais aussi sur les conséquences de la mal gouvernance foncière. «La gouvernance foncière mérite une attention toute particulière. Du fait de son caractère sensible, la terre, en tant que richesse disponible et accessible, demeure le plus souvent une source de conflits. Elle conduit à l’insécurité dans la gestion de la terre notamment la multiplication des litiges fonciers, l’instabilité sociale et politique, la distribution inéquitable des terres, le frein de l’investissement du secteur privé et la mauvaise gestion des ressources naturelles». C’est en ces termes que le président de l’Ordre national des géomètres experts du Sénégal (Onges), Mamadou Ndir a expliqué la problématique liée au foncier en Afrique. Il s’exprimait hier, jeudi 28 novembre, en marge de la cérémonie d’ouverture des 8èmes universités de perfectionnement de la Fédération des géomètres francophones (Fgf) axées sur le thème «Un continent africain uni pour une gouvernance et une transformation soutenable des territoires».Selon Mamadou Ndir, «l’immense majorité des pays africains est confrontée aux défis qui ont pour noms la gouvernance territoriale, la gouvernance foncière, l’aménagement du territoire et la réalisation et la gestion des infrastructures». Pour cause, souligne Mamadou Ndir, «la relation antinomique entre le cadre juridique régissant le foncier et la pratique coutumière qui l’a longtemps gouverné ne favorise pas une administration transparente des terres». Toutefois, le président de l’ONGES a tenu à préciser que, la gouvernance territoriale demeure une préoccupation majeure pour les plus hautes autorités du pays. Il cite l’avènement de l’acte III de la décentralisation, consacrant la communalisation intégrale et l’érection d’un haut conseil des collectivités territoriales et la création du Numéro d’identification cadastrale (Nicad). «Malgré la mise en place du Numéro d’identification cadastrale (Nicad) par l’Etat du Sénégal, il reste toujours, dans le dispositif, des points à améliorer notamment la disponibilité du Nicad et sa délivrance par voix de Certificat d’identité cadastrale (Cic). Il reste beaucoup à faire pour assurer une bonne gouvernance du foncier notamment la mise en œuvre de l’important projet de cadastrage universel du Sénégal et l’équipement du territoire avec la mise en place des stations permanentes de contrôle des données géo-spatiales, la mise en place d’un portail géo-foncier», a déclaré Mamadou Ndir. Le ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence de la République, Mahammad Boun Abdallah Dionne, qui a présidé la rencontre a déclaré que «la question foncière en Afrique est une problématique essentielle et nous avons encore à définir un modèle». Les acteurs publics et privés sont invités à mener dès à présent des réflexions, en attendant la prochaine tentative de réforme foncière à l’initiative des plus hautes autorités.