Pérou: la justice ordonne sans appel la libération de Keiko Fujimori
by RFIL'ancienne candidate à la présidence du Pérou devrait retrouver la liberté ce vendredi 29 novembre 2019. À Lima, les partisans de Keiko Fujimori l'attendent devant la prison pour femmes de Chorrillos. Son mari Mark Vito également.
Avec notre correspondant dans la région, Éric Samson
À Lima, une véritable kermesse est installée devant la porte principale de la prison de Chorrillos. Un orchestre populaire anime les quelque centaines de partisans de Keiko Fujimori, fille de l’ancien président Alberto Fujimori. Tandis que d'autres Péruviens sont en colère, eux dansent en attendant la sortie de leur dirigeante.
Entourée de barrières métalliques, une petite tente détonne dans cette ambiance festive. C’est là que se repose le mari de Keiko Fujimori, en grève de la faim depuis plus de deux semaines. Visiblement amaigri, barbu, articulant avec difficulté, Mark Vito n’a pas l’intention de bouger.
« Je vais attendre ici jusqu’à tenir ma femme dans mes bras. Notre premier repas de famille sera la célébration de l’anniversaire de notre fille Kiara », confie à la presse le beau-fils de l'ancien chef de l'État, lui-même incarcéré. Ces retrouvailles devraient avoir lieu ce vendredi matin, heure locale à Lima.
La responsable du principal parti d’opposition du Pérou, Force populaire, la formation fujimoriste, a enfin vu une demande d’habeas corpus déposée par sa sœur acceptée par quatre des sept membres du Tribunal constitutionnel.
Après la publication jeudi après-midi du jugement du Tribunal, qui casse la détention provisoire de Keiko Fujimori, quelques heures étaient encore nécessaires pour en informer l’administration pénitentiaire.
Mais concernant le futur de Keiko Fujimori, rien n’est écrit selon son mari. « Pour le respect et l’amour que je lui porte, je n’ai rien à lui interdire. Je ne mettrai jamais mes intérêts personnels au-dessus de l’intérêt de 32 millions de Péruviens. Si elle veut poursuivre sa carrière politique, elle aura tout mon soutien », assure-t-il.
Même si elle a décidé de ne pas être candidate, Mme Fujimori, qui reste sous la menace d’une enquête sur le financement de ses campagnes électorales de 2011 et 2016 par la compagnie brésilienne Odebrecht, devrait suivre de près la campagne des législatives du 26 janvier, vitales pour son parti en perte de vitesse.
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