Mondial de hand: faire l'impasse? Pas une option pour les Bleues
Olivier Krumbholz leur avait donné la possibilité de faire l'impasse, au cas où certaines auraient éprouvé le besoin de souffler à six mois des Jeux olympiques de Tokyo, mais les Bleues ont toutes répondu présentes au Mondial de handball qui commence samedi au Japon.
A vrai dire, la plupart ne se sont même pas posés la question d'être ou pas à Kumamoto, dans le sud de l'archipel, où les championnes d'Europe et du monde en titre joueront leur premier match samedi face à la Corée du Sud.
"Ça ne m'a pas traversé l'esprit! Je suis heureuse et chanceuse d'être en équipe de France. Je n'ai même pas eu un centième de seconde de réflexion. Je suis plus à la fin de ma carrière qu'au début et j'ai toujours envie d'apporter de qu'il faut à cette équipe pour gagner", affirmé l'arrière Alexandra Lacrabère, âgée de 32 ans et internationale depuis 2006.
Pour la gardienne Amandine Leynaud, autre pilier du groupe qui enchaîne les compétitions avec les Bleus tous les ans depuis plus d'une décennie, "le choix a été assez simple". "Olivier nous a poussé à y réfléchir un petit peu mais c'est assez vite passé dans ma tête. C'est un réel choix d'être là, une réelle envie tout simplement. On prend toutes énormément de plaisir à se retrouver."
Alors bien sûr il y a "la fatigue, la Ligue des champions, le championnat", dit Béatrice Edwige, qui a fait ses débuts cette saison dans le meilleur club d'Europe, à Györ en Hongrie, aux côtés de Leynaud, mais "finalement on est toutes toujours là et c'est ça qui fait notre force". "J'ai 31 ans et je prends tout ce que je peux prendre. Ça ne m'a pas effleuré de ne pas participer à cette compétition".
- "La nature a horreur du vide" -
La Française Camille Ayglon exulte apres avoir inscrit un but contre la Russie lors de l'Euro de hand, le 16 décembre 2018 à Paris (AFP/Archives - FRANCK FIFE)
Et puis, comme dit Camille Ayglon, "la nature a horreur du vide" et quand on laisse son poste on n'est jamais sûr de le retrouver compte tenu de la richesse du handball français. "Si je n'étais pas venue tenir ma place, il y a certainement d'autres joueuses qui l'auraient fait et bien fait. Je ne vois pas pourquoi j'aurais pu revenir aux JO dans six mois en disant +merci d'avoir fait l'intérim, mais maintenant celle-là est pour moi!".
Les seules absentes au Mondial le sont donc par la force des choses: la capitaine Siraba Dembélé et la gardienne Cléopâtre Darleux pour cause de grossesse, l'autre gardienne Laura Glauser sur blessure.
"Faire l'impasse n'était pas une option pour moi", souligne Ayglon, résumant l'état d'esprit de toutes ses coéquipières. "D'ailleurs j'aurais trouvé un peu présomptueux de dire: +moi ce Mondial ça ne m'intéresse pas trop. Je vous revois dans six mois à Tokyo!+", dit la joueuse de Nantes, qui fait sa dernière saison internationale à 34 ans.
"Au-delà des résultats, il y a une aventure humaine, un groupe dans lequel on vit bien et avec lequel on est heureuse de partager des moments. On l'a construit pendant des années et on n'aurait pas eu ces résultats sans ce petit plus", assure-t-elle.