Je me suis rasé le crâne pour redécouvrir mes cheveux frisés

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Noémie a toujours eu un rapport compliqué à ses cheveux frisés. Après des années de défrisages et de lissages, elle s'est rasé le crâne. Un an et demi plus tard, elle raconte son expérience.

Initialement publié le 31 octobre 2019

Avant de lire ce témoignage
Ce témoignage a été écrit par Noémie, une stagiaire de 20 ans en deuxième année de licence d’histoire.

Elle a passé une semaine à la rédac, tu pourras la voir dans le vlog vendredi 1er novembre à 18h sur madmoiZelle et dimanche 3 novembre sur YouTube !

Tu peux aussi lire son deuxième article sur les avantages à ne pas boire d’alcool en soirée !

Il y a un an, j’ai pris la décision de raser mes cheveux frisés. Et je ne regrette pas du tout de l’avoir fait !

Mes cheveux frisés et moi : un rapport compliqué

J’ai toujours eu un rapport compliqué à mes cheveux frisés.

Défrisage depuis que j’ai 7 ans, tresses et tissages à répétition entre mes 13 et 17 ans et lissages hors de prix pour avoir une chevelure parfaite de 17 à 19 ans.

Je voulais à tout prix cacher mes cheveux car je les trouvais moches et difficiles à entretenir. J’avais peur d’être jugée en les montrant alors que je n’ai pas souvenir d’avoir reçu des critiques négatives à l’époque où ils étaient encore naturels.

C’est comme si, dès l’enfance, je m’étais persuadée toute seule que c’était moche.

Du coup, je voulais absolument rentrer dans le moule et avoir les mêmes cheveux que « tout le monde » pour contrecarrer d’éventuelles remarques.

Après réflexion, je me suis rendu compte que je me mettais des barrières toute seule à cause du manque de représentations des cheveux afros, frisés et crépus.

C’est vrai qu’il y a eu des améliorations depuis, mais il reste du chemin à parcourir.

Prendre la décision de me raser la tête

Mon dernier lissage remontait à 6 mois, mes racines naturelles se voyaient de plus en plus. Je perdais beaucoup de cheveux à force de les maltraiter. Ça m’effrayait.

Tous les mauvais aspects du lissage m’apparaissaient un à un. À ce moment-là, je voulais repartir de zéro, découvrir mes cheveux et les assumer enfin (aussi économiser de l’argent, on ne va pas se mentir).

Ça a commencé par une envie de changement. J’ai donc commencé par me couper quelques centimètres sans me douter que je raserai tout 3 jours après.

Deux jours plus tard,  je me suis perdue sur YouTube.

J’ai atterrit sur des vidéos de filles qui ont osé sauter le pas (dont celle de Gaëlle Garcia Diaz qui m’a définitivement convaincue) et qui l’ont vécues de façon hyper positive.

À les entendre, c’était une libération : elles se sentaient plus femmes que jamais. En plus, plus besoin de se coiffer le matin, et apparemment sentir l’eau sur son crâne, c’est la meilleure chose.

Bref, petit à petit l’idée mûrit dans ma tête : pourquoi pas moi ? Qu’est-ce qui m’en empêche finalement? (Spoiler : rien)

C’est décidé, je vais le faire… Il ne reste plus qu’à le dire à mes proches.

Raser mes cheveux frisés : la réaction de mes proches

Le soir-même, j’en fais part à ma mère qui essaie gentiment de m’en dissuader (sans trop insister non plus) :

« T’es sûre que tu veux tout couper ?
Tu ne veux pas laisser quelques centimètres au moins ?
Tu vas faire comment si tu veux trouver du boulot ? »

Sa réaction se classe du côté des « pas très enthousiastes », comme pas mal de personnes de mon entourage, à savoir quelques amis et mon copain tout frais depuis 2 mois.

Oui, j’avoue, j’ai eu (un poil) peur qu’il prenne la fuite après l’annonce, mais finalement il a compris mes motifs au bout de quelques jours. C’est même lui qui m’a rasée (avec une pointe de seum quand même) avec sa tondeuse à barbe pas vraiment adaptée.

D’autres personnes ont eu un avis plus partagé, du style :

« On verra bien le résultat, j’espère pour toi que t’auras une belle forme de crâne. »

Heureusement il y a eu quelques enthousiastes (très très peu) qui m’ont encouragée à le faire en m’assurant que ça m’irait super bien. Mais peu importe les avis positifs ou non, j’étais déterminée à le faire parce que c’est mon opinion qui comptait.

Se raser le crâne : le regard des autres

Ça fait 3 jours que j’attends, je ne tiens plus place tellement j’ai hâte. Mes cheveux étaient presque devenus un poids dont je devais me débarrasser.

J’ai pris soin de programmer le rasage avant ma rentrée en première année de licence d’histoire. Probablement pour marquer un changement et apparaître comme une personne nouvelle dans cet environnement inconnu.

D’abord, j’ai commencé par me couper les longueurs progressivement pour faciliter le travail à mon copain apprenti coiffeur. Ça a été l’occasion de tester des coiffures improbables plus moches les unes que les autres (c’était très marrant en vrai).

Quand mes cheveux ont été suffisamment courts, on a dégainé la tondeuse. Une fois la coupe terminée, j’étais hyper contente du résultat : absolument aucun regret.

Dans mon entourage les avis étaient plutôt positifs. Mon copain a bien aimé le résultat et s’y est rapidement habitué. Ma famille et mes amis ont été agréablement surpris également.

Bref, la transformation en « couille » (surnom affectueux qui m’a suivie pendant des mois) était un succès.

Mes nouveaux amis de la fac ne m’ont fait aucun commentaire sur ma coiffure (normal ils ne m’avaient jamais connue autrement), donc aucun jugement.

Pour ce qui est des inconnus dans la rue, je me suis rendu compte que je n’attirais plus le regard des même personnes. Avec ma nouvelle tête de couille, j’avais l’impression de plaire à des personnes plus vieilles que quand j’avais les cheveux longs…

Comme quoi, aux yeux de certains, avec 3 poils en moins sur la tête, on n’est pas la même personne.

Ma raser le crâne : mes ressentis et mon adaptation

Pour la première fois de ma vie, j’ai eu froid à la tête en été. J’ai donc dormi avec une grosse écharpe en guise de bonnet la première nuit. Ensuite, j’ai découvert la sensation de l’eau qui ruisselle sur le crâne et c’était vraiment GÉNIAL.

Quand les premiers centimètres sont apparus j’avais l’impression d’être un paillasson humain, puis un kiwi. C’était marrant.